En cas d'usage de ces textes en vue de citations,
merci de bien vouloir mentionner leur source (site histcnrs), ses auteurs et leurs dates de réalisation
A l'époque, les cheminements pour arriver à la recherche n'étaient pas
les mêmes qu'aujourd'hui. Alors que j'étais en seconde au Lycée, je lui
avais dit que je voulais faire de la géographie générale. Après mon
bac, mon père qui était universitaire s'est occupé de ma faire entrer
dans un labo. Il connaissait le secrétaire du doyen de l'Université de
Paris et c'est comme cela que je suis entré chez
Jacques Bourcart, un professeur de géographie physique et dynamique de la Sorbonne. Comme
Jacques Labeyrie qui
m'a acceuillie plus tard au Centre des faibles radioactivités du CNRS,
Bourcart disait qu'il fallait prendre les gens dans la recherche avant
que l'université ne les ait déformés! C'est comme cela que je suis
rentrée dans un laboratoire pour préparer ma licence. J'ai rencontré le CNRS une première fois, fin septembre, début octobre
1939. Henri Longchambon dirigeait la mobilisation scientifique avec des
'affectés spéciaux'. Ceux-ci se baladaient dans Paris avec des
brassards rouges bordés de violet ou violets bordés de rouge portant le
sigle 'A.S.R.S.' (Affecté spécial à la recherche scientifique).
Bourcart m'a emmenée au CNRS pour faire partie de la race élue des
'calculateurs à la règle'. On était loin de l'âge des ordinateurs! Je
me souviens de grands bacs remplis de fiches dans lesquelles on
enfilait des aiguilles à tricoter afin de trouver tous les physiciens
aux yeux bleus... Bourcart parti à l'Armée m'a laissé en héritage à
Jean Wyart et
j'ai été affecté au laboratoire de minéralogie de la Sorbonne. Je
travaillais dans les caves où l'on passait des nuits à fabriquer des
cristaux de chlorure et d'iodure de sodium destinés aux détecteurs
infrarouges de la Marine. Nos travaux devaient être ultra-secrets ! On
voyait partout les affiches : "taisez-vous, méfiez-vous, les oreilles
ennemies vous écoutent". Mais je me souviens que nous allions fêter nos
cristaux au bistrot de la place de la Sorbonne, Le Gavarnie. C'est
Wyart qui m'a fait passer le certificat de minéralogie et un jour, je
me suis dit : ma thèse est prête, il faudrait peut-être que je finisse
ma licence. Tout naturellement, mon père avait fait la connaissance de
Wyart et ils ont fraternisé. Il y avait aussi un type merveilleux, le
père Charles Gaudefroy qui était à la fois professeur à l'Institut
Catholique et chef de travaux en minéralogie chez Wyart.
A Paris sous l'occupation, j'étais dans une 'Commission scientifique et
technique de la Seine' un organisme qui étudiait le bassin de la Seine
en employant des gens qualifiés de chômeurs intellectuels. J'ai un peu
participé à la Résistance, mais je dirais maintenant, sans vouloir
rabaisser ce genre de chose, que c'était pour nous les jeunes le grand
frisson, le grand jeu scout. On allait dans des endroits interdits avec
une inconscience totale. Je me souviens que 'Défense de la France'
s'imprimait dans une petite impasse du côté du boulevard Saint-Jacques
et que l'on entendait les machines depuis la rue ! On circulait en vélo
avec des tracts sur nos porte-bagages. Pendant toute cette période,
Bourcart s'occupait plus ou moins du laboratoire. Il travaillait pour
la Résistance, il a fait des recherches sur les plages du débarquement.
On ne le voyait qu'en pointillés. En 1944, il m'a fait entrer au CNRS
et j'y suis restée depuis à l'exception de quatre ans dans
l'Enseignement supérieur pour m'occuper de la station océanographique
de Villefranche s/mer qui dépendait de la faculté des sciences de
Paris. Il existait l'Institut Océanographique rue Saint Jacques, qui
était une émanation de Monaco. Mais à la Sorbonne, on n'enseignait pas
l'océanographie. A l'origine, les stations marines étaient uniquement
des labos d'accueil. Elles recevaient des stages d'étudiants, des
chercheurs étrangers ou français qui avaient besoin de ramasser du
matériel pendant l'été pour leurs chères études de l'hiver. Chacun
venait, s'installait et faisait son travail dans son coin. Puis une
demoiselle arrivait, à qui l'on donnait une chambre, à qui l'on donnait
la salle voisine et qui faisait-elle aussi son travail. Dans le
couloir, on se rencontrait et on se plaisait. Mariage, enfants, on
achetait une maison et on restait sur place alors que les sujets de
recherche étaient complètement divergents. Vous ne pouviez donc pas
organiser l'activité du laboratoire autour d'un (ou de) thème(s)
précis. Il s'agissait toujours de trucs ponctuels. Ceci a été un des
gros problèmes de ces dernières années. Réussir à refaire des
laboratoires dans lesquels il y ait des sujets de recherche. Mais c'est
terriblement difficile, il y a un héritage dont on ne peut pas sortir.
Ou bien il faudrait -c'est ce que je dis aux directeurs des stations
marines- vider tout le monde, prendre un directeur qui mette sur pieds
un programme de recherche et fasse venir les chercheurs intéressés.
Grâce à la commission de géologie du CNRS, je suis devenue stagiaire de
recherche. J'ai retrouvé dans mes archives ma nomination au grade
d'attachée de recherche le 4 aout 1950. J'étais en géologie parce qu'il
n'y avait pas de subtilités à cette époque là. On était géologue,
physicien, chimiste, biologiste. On ne faisait pas la différence entre
la biologie animale, la biologie végétale, l'écologie, etc... Il n'y
avait pas d'enseignement d'océanographie. Cette discipline a été
reconnue au CNRS grâce à Jacques Bourcart. Le certificat qu'il
dirigeait à la Sorbonne s'appelait "Géographie physique et Géologie
dynamique". Mais géographie et géologie, où est la limite ?
L'océanographie que Bourcart voulait créer concerne l'ensemble des
études sur un milieu, un écosystème avec toutes ses implications, en
équilibre ou non, en fonction de certains stress extérieurs. Ces stress
extérieurs relèvent de la chimie, de la physique et de la géologie.
Mais les gens avaient du mal à comprendre. L'enseignement universitaire
a une part de responsabilité. Il y a quelque chose qui est en train de
mourir, c'est l'honnête homme du XIXéme siècle. Aujourd'hui, vous
n'avez plus que des spécialistes. Alors faire une science
pluridisciplinaire dans un milieu où on ne rencontre que des
spécialistes, c'est quasiment impossible. Jacques Bourcart était un
géologue qui considérait que la ligne de côte n'était pas une
interruption et qu'il fallait aller voir plus loin. Il avait dû être
plus ou moins rattaché à la Marine à un moment donné. Il avait
connaissance des cartes du plateau continental méditerranéen qui
avaient été réalisées par des méthodes de sondages ponctuels (le plomb
de sonde). Il avait étudié le voisinage de Toulon, bien prospecté à
cause des chenaux d'accès pour sous-marins. Il avait mis en évidence le
fait que tout ce plateau continental -que l'on croyait régulier et
descendant doucement vers les plaines abyssales- était en fait
complètement haché par des vallées sous-marines. Pour expliquer la
formation de ces vallées, il fallait en dresser une topographie plus
précise et il a commencé à chercher un bateau équipé d'un matériel
permettant de réaliser des sondages en continu. On a commencé en 1948
avec un bâtiment de la Marine Nationale qui s'appelait 'L'Elie
Monnier'. J'ai eu ainsi quelques problèmes pour obtenir l'autorisation
de monter à bord. Puis on a commencé à relever toute la côte
méditerranéenne. Le bateau dépendait du "Groupe d'Etudes et de
Recherches Sous-marines" de la Marine Nationale à Toulon et il était
commandé par
Jacques-Yves Cousteau. Cousteau faisait aussi ses essais
du scaphandre autonome. C'était partout du bricolage un peu génial. Par
exemple nous ne disposions pas de sondeurs comme ceux que l'on trouve
aujourd'hui et il avait mis un asdic de pêche sur le bateau, mais au
lieu de l'orienter vers l'avant -comme il devait l'être pour repérer
les bancs de poissons- il l'avait orienté verticalement. Cela
permettait de repérer le fond que l'on enregistrait sur des bandes de
papier humide. C'était une cuisine invraisemblable, comme ce papier
était humide, il se produisait des étincelles et avec l'iode, tout cela
faisait des taches marron. Il fallait faire sécher le papier de façon à
ce qu'il ne se déforme pas trop. Mais c'est comme ça qu'on a réussi à
dresser notre carte. Vers 1956-57 Cousteau a eu 'La Calypso' et à
partir de ce moment là, on a travaillé avec elle. Comme l'armement de
'La Calypso' coûtait affreusement cher, il avait obtenu que le CNRS
prenne en charge une partie des frais de fonctionnement. Le Centre lui
laissait la libre jouissance de son bateau pendant un certain temps de
l'année tandis que le CNRS pouvait le proposer à ses équipes pendant
l'autre période. Ensuite, quand le matériel s'est multiplié, les
procédures se sont alourdies et il y a eu la création d'une Commission
des navires et engins.
Le CNRS a créé un de ses premiers laboratoires propres à Roscoff (Yves
Delage). Mais il intéressait essentiellement la biologie marine. C'est
là que les travaux sur l'œuf d'oursin ont fait avancer le biologie
moléculaire. Les autres centres constituent quant à eux des unités
associées. Banyuls est un laboratoire associé, comme Marseille.
Villefranche est devenu un laboratoire associé ce qui l'a un peu obligé
à se focaliser sur certains thèmes. L'appartenance au CNRS implique de
ne pas laisser chaque individu faire son propre travail dans son coin.
Au moment où j'étais présidente de la section d'océanographie du
Comité National, nous
avions quelques problèmes avec le laboratoire de Banyuls dont
Pierre Drach
avait été le directeur, mais il était beaucoup plus professeur à Paris
que directeur à Banyuls et il laissait tellement de liberté à ses gens
que ceux-ci étaient partis dans tous les sens. Quand le Centre de
Banyuls a été repris par Jacques Soyer, on a mis en place un comité de
direction et le CNRS m'a demandé d'aller voir avec le nouveau directeur
comment ou pourrait restructurer le labo. Cela s'est fait
progressivement, grâce à l'aide du comité de direction, mais sans
intervention officielle lourde.
Autrefois, la commission des navires et engins récupérait les dossiers
de toutes les sections puisqu'il y avait aussi des biologistes qui
demandait des bateaux, des géologues, des géophysiciens, etc... Cette
commission était faite avec deux représentants de la section
d'océanographie, un de géologie, un de géophysique. Après classement,
elle envoyait les demandes au CNEXO qui les introduisait dans ses
programmes. 'Le Jean Charcot' avait été commandé par le' Centre
national pour l'exploitation des océans' CNEXO créé en 1967, devenu
aujourd'hui
l'IFREMER. Je ne me souviens plus du moment où les navires
sont passés du CNRS au CNEXO, mais cela ne nous a pas simplifié la vie
! Le CNEXO a eu le tort d'être, en quelque sorte, une agence de
programme tout en créant sa propre unité de recherche, le
Centre
océanologique de Bretagne (C.O.B.). Or il aurait dû rester comme le
CNES, une agence de programme qui ne possède en propre et ne gère aucun
labo - donc qui peut rester neutre - au lieu de quoi, il a décidé
d'armer des bateaux. Pour nous le résultat a été que pendant longtemps,
pour avoir une place sur un bateau, il fallait circonvenir quelqu'un du
C.O.B. et lui demander de faire la demande à notre place. Pourquoi ?
Parce que les gens du CNEXO avaient la priorité. Ainsi, on voyait
arriver en même temps les fiches de demande du C.O.B. et du CNRS. Nous,
on nous demandait des dossiers bien argumentés : à quel endroit
exactement on voulait aller, pourquoi autant d'heures, pourquoi est-ce
qu'on prenait tel chemin et pas tel autre. En revanche, sur la petite
feuille du C.O.B. : 60 jours de 'Charcot', objectif à déterminer, zone
à déterminer, chef de mission à déterminer. Apparemment ils cherchent
maintenant à raccourcir les délais. A un moment cela était devenu
impossible. Il fallait demander un bateau environ quatre ans à
l'avance. Et en quatre ans la recherche avance, on n'a plus les mêmes
besoins. Plus tard, les demandes CNRS sont formulées par le P.I.R.Océan
et l'INSU. Il s'agit en principe de hâter les procédures. Mais cela
n'est pas satisfaisant. Si on retire comme privilège des sections, le
droit de dire à un laboratoire : "non, vous n'aurez pas de bateaux
parce que vous en avez eu un il y a deux ans et nous n'avons pas vu vos
résultats ", c'est déplorable. Le bateau, c'est le plus gros moyen de
pression sur la communauté scientifique en océanographie.
Tout cela finalement, c'est une question de finances. Au CNRS, la
Commission des navires et engins est devenue un peu plus tard le Comité
de recherche marine. Il y avait des problèmes avec les stations marines
qui étaient gérées par les universités même si elles abritaient des
laboratoires CNRS. L'Université n'ayant pas le sou, on ne refaisait
même pas les toits des stations. Les directeurs des stations marines se
réunissaient avec des représentants des universités et du CNRS pour
dire ce qu'il leur fallait. L'Université répondait invariablement
qu'elle n'avait pas d'argent. On a donc créé ce CRM à qui on a donné de
l'argent. Puis on a fait le P.I.R.Océan, un soit disant grand
programme. Pour moi, les grands programmes marchent quand on est à
cheval sur beaucoup de sciences. C'est par exemple le cas du PIREN qui
regroupe des sciences sociales, des géographes, des biologistes, des
océanographes, des écologistes, etc... Je dirais qu'un grand programme
pour l'océanographie, pourrait être fait par la section
d'océanographie. Il y a une redondance qui me parait fâcheuse entre le
Comité national, le PIROcéan et aujourd'hui l'INSU, ex INAG. L'INSU est
une extension de
l'INAG, l'Institut d'astrophysique et de géophysique.
L'INAG couvrait le secteur TOAE (Terre, océan, astronomie, espace)
regroupant essentiellement des astronomes et des géophysiciens et un
peu d'atmosphère, ce qu'on appelait la géophysique externe. Par rapport
au département TOAE du CNRS, l'INAG laissait de côté les géologues de
tradition, c'est à dire les géologues avec leurs marteaux, les
paléontologues et les océanographes du milieu fluide. A partir de Jean
Delhaye, le directeur de l'INAG était en même temps directeur du
secteur TOAE. Il y a eu Petit et maintenant c'est Berroir. Et on se
demande alors pourquoi il reste un secteur. Cela doit être pour des
questions d'administration, l'INSU n'ayant rien à voir avec les
problèmes de personnel qui sont traités par les TOAE.
Si un chercheur est débrouillard , ce qui devrait être la
caractéristique du bon chercheurs, il y a d'intéressantes possibilités
pour faire avancer les demandes. Cette multiplication d'instances lui
permet de vivre pas si mal que ça. On peut dire la même chose du
système des ATP. Cela dit, moi qui suis partisane d'un Comité National
fort, je regrette que les trois quarts des crédits passent dans des
actions spécifiques de ce genre. En revanche, il faut reconnaître que
le Comité National n'a peut-être pas joué son rôle de direction de la
science.
Le Comité National ne
s'intéresse même plus aux crédits, il est devenu un véritable
ectoplasme. Il émet des voeux pieux et le Directeur scientifique fait
ce qu'il veut derrière. C'est de la démocratie dirigée. Au risque
d'avoir l'air d'une provocatrice, je dirais que si on veut lui rendre
un rôle important, il faudrait le rendre moins démocratique. Il
faudrait que le Comité national ne comporte que des gens dont on sait
qu'ils feront de la bonne science plutôt que des gens dont la fonction
principale est de rattraper les canards boiteux. L'océanographie au
Comité national a commencé par une section horizontale, mais qui
n'avait en fait aucun pouvoir, elle émettait des avis. Que se
passait-il ? Dans les autres sections les chercheurs disaient : "qu'est
ce qu'ils viennent faire ceux là ? On est assez grand pour savoir ce
qu'on fait ". Aux dernières élections, j'ai beaucoup hésité à me
présenter. Je dois dire que ces histoires de listes du collège 'A' me
semblait complètement délirantes. Je me suis dit que j'allais me faire
marquer politiquement et j'ai reçu une lettre d'engueulade des
syndicats. J'ai quand même décidé de faire une liste pour le principe
et c'est elle qui est passée.
Prenez l'INSU, il a fallu se battre pour que ce nouvel institut accepte
des sciences de la vie. Il s'agissait de l'océanographie. Peut-on
concevoir un océan sans vie ? Le Directeur des sciences de la vie a le
droit d'avoir ses vues, mais pour lui, il n'y a que la biochimie et les
techniques de pointe qui comptent. La biologie, ce n'est pas dans ses
priorités. Lui, c'est la chimie moléculaire. Mais si l'origine de la
vie est vraiment dans l'océan, il faut bien mettre des sciences de la
vie dans l'océanographie. Aujourd'hui, dans ces disciplines, on ne
s'intéresse plus à ce qu'on appelait autrefois la zoologie, mais il ne
faut plus prononcer ce mot, il est trop vieux... J'ajouterais que l'on
nous a dit à certains moments, que l'océanographie était une discipline
qui n'existait pas et on allait faire sauter la section concernée. Cela
fait un certain nombre d'années que je me bagarre avec les directeurs
successifs du CNRS. Je crois qu'actuellement, on a trouvé un bon
équilibre pour cette section d'océanographie en y ajoutant les
atmosphériciens. La section telle qu'elle est -elle s'appelle
"Océan-Atmosphère"- est bonne car elle permet le couplage entre l'océan
et l'atmosphère, les deux ensembles naturels qui règlent la
climatologie des continents. En géologie de l'océan, nous recouvrons
autant que cela puisse vraiment se définir, la partie meuble, celle qui
est encore en évolution et dans laquelle se produisent toujours des
réactions chimiques etc. Aux géologues et aux géophysiciens, le dur.
Ces derniers sont en fait des gens qui préféreraient qu'on vide l'océan
de son eau pour aller voir à pieds, avec leur marteau, ce qui se passe
au fond. Nous, nous avons besoin de l'eau. Bien sur, il y a des
frontières. Vous avez dû entendre parler des récentes découvertes de
l'hydrothermalisme sous-marin. Cela, ça intéresse les géophysiciens,
parce que c'est le magma, la théorie des plaques. Mais cela intéresse
aussi les chimistes car ça concerne le cycle des éléments dans l'océan.
En définitive, la science est une. Je dirais même qu'elle est une et
indivisible y compris avec les sciences littéraires.